Les hommes qui tombent au combat dans l’éclat de la
jeunesse restent éternellement des points suspendus. Leur histoire s’écrit avec des questions. En ce sens ils sont pour les générations qui suivent des sources de réflexion presque
inépuisables. Hélie de Saint-Marc
A paraître en octobre 2019
Traduction anglaise
Remise du Prix de la Fondation pour la Mémoire de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie à Paris 8e, le 19 octobre 2017
Oui, la fin de cette histoire vraie est triste, dramatique et révoltante mais c'est aussi et surtout une histoire éclatante d'amour et de bonheur, de rire et de
joie , de soleil et de mer, de terre rouge et de ses fruits et c'est cela que j'ai voulu restituer.
La 4e de couverture due à l'éditeur, accentue la part dramatique et politique qui conclut leur vie , ce qui peut être assez réducteur. Cela occulte le bonheur de
vivre contée dans ce roman vrai... Tout tourne autour de la personnalité solaire de Madeleine, un rayon de pur amour pour qui j'ai eu un coup de foudre et dont je me suis sentie envahie au point
de "devenir Madeleine" comme Flaubert qui a dit "je suis Emma Bovary"...
La FM-GACMT a lancé cette année son prix
littéraire récompensant un ouvrage évoquant des faits survenus durant la période de la présence française au Maghreb. Pour cette première, le prix a été attribué à l’ouvrage de Maïa Alonso, Le
rêve assassiné, édité par les éditions Atlantis. La remise officielle a eu lieu le 19 octobre dernier à Paris.
Discours du président de la Fondation, Frédéric Grasset :
« Je vous remercie d’être venus finalement nombreux pour la remise du premier Prix de la Fondation. Notre Fondation est récente. Elle a rencontré et rencontre toujours obstacle et hostilité
mais elle a fini par s’imposer et avec l‘assurance que lui donne maintenant le chemin parcouru, elle peut ouvrir le temps de la reconnaissance.Instaurer un prix n’est pas une mince affaire. Je
dirais même que nos partons dans une aventure redoutable et ce n’est pas parce que nous avons mis en place une procédure et la sécurité nécessaires que cette tâche sera facile. Il n’y a pas de
routine ni d’accalmie dans les sujets que nous traitons. Les affaires d’Afrique du Nord passées ou présentes sont violentes, qu’on les traite sous l’angle de l’histoire avec son appareil
universitaire ou sous celui de la mémoire avec son épaisseur humaine, il y a des liens et des retours permanents entre des perspectives qu’apparemment tout sépare, mais si la trame du temps n’est
pas la même, la puissance des symboles les rapproche.Cette liaison existe bien dans l’ouvrage de Maïa Alonso. De quoi parle-t-il, sinon de la disparition des hommes de bonne volonté, dans
la tourmente d’un conflit qui ne dit pas son nom, qui se vit à une échelle très réduite mais qui détruit des justes sous le regard des innocents. L’histoire de la famille Vallat dans ce
village de Thiersville (en Oranie, ndlr) jusqu’à la nuit affreuse du 8 avril 1958 est au fond plus que l’illustration de la guerre d’Algérie. C’est la description d’une terreur particulière,
individualisée et absolue comme instrument de rupture. Ceux qui l’infligent sont d’ailleurs là, tout proche, très familiers. C’est un scénario répété dans le siècle, dont chaque épisode pris
séparément est un supplice insupportable. Félix Vallat doit mourir parce que son intelligence, sa générosité et sa clairvoyance en font un ennemi infiniment redoutable. Il ose,
en effet, parler d’avenir et de justice. A l’époque, c’est déjà très tard, encore trop tôt et finalement trop tard. Il faut bien méditer le sens de cette tragédie. Elle est universelle et
permanente.(Se tournant vers la récipiendaire : )Vous lui avez apporté, Madame, beaucoup d’émotion mais vous n’êtes pas de là-bas pour rien ! C’est une émotion qui fait renaître Félix Vallat, sa
vision, son sillon, Madeleine, son épouse, sa famille, ses enfants… Tous représentent bien cette terre de l’Oranie où se mêlent tant de passions, d’énergie et de beauté et où de grandes choses
sont faites simplement, par des gens sans orgueil mais acharnés.Tout le monde aura donc compris que pour inaugurer ce cycle de prix, la Fondation n’a pas cherché à récompenser un ouvrage bardé de
références – elle le fera sûrement demain ou après demain. Elle a saisi, je ne dirai pas le hasard qui passait mais l’occasion de rappeler que d’un monde disparu on peut aussi tirer des leçons
d’espérance. Rien à voir avec la nostalgie ou la haine. Bien au contraire. Cette histoire est celle d’un dépassement, du souvenir d’un instant d’une grande violence, vers une maturité
apaisée de la mémoire. C’est peut-être la leçon que nous devons tirer de cet ouvrage inclassable. je sais que Jean-Félix (le plus jeune des trois frères Vallat, président de la MAFA, ndlr) et sa
famille sont porteurs de cette transformation qui est aussi la mission de la Fondation.
Je vous remercie de votre attention
».
Frédéric Grasset, Ministre
plénipotentiaire honoraire, président de la Fondation pour la Mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie.
Conservation de vos archives : La Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de
Tunisie, qui est un organisme privé reconnu d’utilité publique est habilitée, elle aussi, à collecter vos archives privées relatives à l’Algérie, au Maroc et à la Tunisie. N’hésitez pas à nous
contacter ! Pour en savoir plus
sur la FM-GACMT
En mémoire de Madeleine et Félix Vallat
qui ont sacrifié leur vie pour leur idéal de justice et de fraternité.
LIBRAIRIE PIED-NOIR
Nous avons le plaisir de partager avec vous le résultat du Prix des Lecteurs de la Librairie Pied-Noir
2017!
Votre Coup de coeur pour cette année est le livre de Maïa Alonso "Le Rêve assassiné"! C'est la deuxième fois que l'auteure remporte les votes des lecteurs, Bravo à
elle!
Pour cette seconde édition du « Prix des Lecteurs », c'est le livre "Le Rêve assassiné" de Maïa Alonso
qui a été élu coup de coeur!
Toutes nos félicitations à l'auteure qui, pour la seconde fois consécutive, remporte l'adhésion des lecteurs de la Librairie Pied-Noir.
Ce livre raconte l'histoire des époux Vallat.
Dans la nuit du 8 avril 1958, Félix Vallat, maire de Thiersville, et son épouse Madeleine, furent assassinés par un commando terroriste du
FLN...
Avec eux, ils ont assassiné le rêve d'une Algérie nouvelle, une Algérie autonome et fraternelle, multiethnique et tolérante.
Avis des lecteurs, extraits:
"Madame Alonso frappe en plein cœur avec le roman vrai des époux Vallat dont la trajectoire devient le symbole de
ces apôtres du rapprochement qui furent souvent les premières victimes de la révolution nationaliste..."
"L' intérêt historique sur les relations entre pieds noir et musulmans à l'époque de l'Algérie Française, ne trouve pas meilleur
avocat que ce livre..."
J’ai ressenti l’impérieux besoin de retracer la vie de Félix Vallat, un visionnaire qui incitait ses administrés, tant Européens que musulmans, à rester unis
et solidaires en toutes circonstances. Il fit de son existence, un combat pour préserver l’entente fraternelle entre les communautés. Cet homme, exceptionnel pour son époque, disait, en un temps
ou Albert Camus suscitait méfiance et rejet de la part de nombreux Pieds-Noirs : « S’il y en avait beaucoup comme lui, nous n’en serions pas là ! » Les frères Vallat m’ont confié leurs archives familiales : lettres, photographies, documents administratifs… Ils m'ont mise en relation avec les derniers témoins de
cette période à Thiersville, petite ville du Sud de l’Oranie où se sont déroulés les faits : des femmes et des hommes nés entre 1920 et 1930, éparpillés dans l’Hexagone. Je les ai tous rencontrés. Ils ont accepté de rouvrir les blessures de leur mémoire. Ils m’ont parlé à cœur ouvert. Parfois, ils ont pleuré. La douleur est restée
enfouie en eux malgré les années… Ils ont tous en commun le sentiment d'un immense gâchis. À partir de documents authentiques et de témoignages, se tramait toute une vie semblable à un roman. Les archives me révélaient la personnalité fascinante de
Madeleine, l’épouse de Félix qui s’imposa comme personnage central. Et l’écriture a commencé. J’avais encore ma Maman avec moi qui savait me guider, m’éclairer, toujours avec une justesse admirable. Au moment de choisir le titre, je proposais Ils ont
assassiné l’espoir. Elle a réfléchi un moment puis a suggéré : Le rêve assassiné. Aussitôt adopté. Elle était encore là pour lire les premières pages écrites et quoique déjà très affaiblie sur
son lit d’hôpital, elle me dit : « C’est vivant, continue ». C’est à elle et à vous tous qu’est dédié ce travail de mémoire. Vous qui avez accepté d’ouvrir la boîte à Pandore des souvenirs douloureux : Yvonne Amiel (née en
1925) ; Roger Coste (né en 1928) ; Félicien Gilles (né en 1930) ; Guite Lhérand d’Harcourt (née en 1927) ; Jo Manzano (né en 1929) et son épouse Camille, son frère Roger (né en 1935) ; Jacques
Mauriès (né en 1923) ; Alfred Pélissier (né en 1933) ; Norbert Pérez (né en 1931) et son épouse Paulette ; Yves Roubineau (1921-2016) ; Josette Salva (née en 1931) ; Pierre Touron (né en
1925). À vous, Bernard, Paul et Jean-Félix Vallat qui m’avez aidée tout au long de cette quête. Merci à Michèle Perret, pour sa collaboration et son livre Terre du vent (éditions L’Harmattan) ; à Lucien Cano (né en 1933) pour son témoignage et son livre
Thiersville de ma jeunesse (éditions Gandini) et à Daniel Larzul, pour son récit du soir de l’embuscade publiée par L’Écho de l’Oranie, le 28 octobre 2015. Merci à Antoine Cheltiel, Laure Chiraussel, Luc Dompnier, Colette Jaen, Jean-Pierre Lledo, Yvonne Montoya, Elisabeth Rosso, Patrick Touron, Agnès Vallat et Odile
Vallat ainsi qu’à toute l’équipe du CDHA.
Merci enfin à la Lumière bleue qui m’a accompagnée tout au long de cette émouvante aventure !
Avril 2017
M. A.
Présentation Roger Vétillard, historien
Maia Alonso, Le rêve assassiné, Atlantis éd., 243p, 2017, 15€
Maia Alonso nous propose un nouvel ouvrage. Il n’a pas tout à fait la même respiration que ses précédentes publications, il est plus réaliste, très documenté, mais
il conserve un côté poétique et imagé qu’elle aime donner à ses écrits.
C’est l’histoire vraie de Félix Vallat, maire dans les années 1950 d’une petite commune de la plaine du Ghriss à 300 km au Sud-Ouest d’Alger. Histoire
dramatique, puisquele héros et Madeleine, son épouse seront assassinés un soir d’avril 1958 par les hommes de l’ALN. Leurs trois enfants échappent miraculeusement à la mort.
Félix Vallat voulait rapprocher les communautés de son cher pays, il a œuvré pendant une douzaine d’années pour cela. Il ne ménageait ni son temps, ni son
argent pour tenter d’y parvenir. Il engageait ses amis dans cette action. Mais les pesanteurs sociales, politiques et religieuses se sont opposées à cette mission et ont choisi de
l’éliminer.
L’auteur nous emmène dans le quotidien de cet édile pas comme beaucoup d’autres. Elle nous fait visiter cette région de Mascara, le village de Thiersville,
village de France, où il faisait bon vivre mais où les « événements » ont troublé la sérénité de la petite cité. Pour cela, elle est allée
aux sources de cette histoire, elle a rencontré les témoins, consulté les documents, les archives et a obtenu la collaboration de la famille Vallat et celle des
anciens du village. Cela nous donne un roman historique avec beaucoup d’anecdotes et de photographies. Une œuvre remarquable, triste et vraie, que les lecteurs apprécieront d’autant que sa
lecture est particulièrement aisée et agréable.
Roger Vétillard
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, après tant de discours et de repentances, soixante ans après leurs malheurs, les Pieds-Noirs, qui, minoritaires,
dominèrent une société majoritairement musulmane, donnent encore beaucoup à méditer à des Européens encore majoritaires et dominants dans une société laïque héritée de vingt siècles de
christianisme, qui laissent une société musulmane encore minoritaire s’y installer. Et il faut être reconnaissant à Wolf Albes, universitaire qui se dit “Bavarois” et non “Allemand”, auquel
un père, qui a payé le prix fort pour son opposition au nazisme a donné le goût de la résistance, d’avoir fait ce que, dans la France bâillonnée par le “politiquement correct”, aucun éditeur
n’a fait : leur donner la parole. Sa thèse sur le rôle d’Albert Camus pendant la guerre d’Algérie , soutenue en 1990, est à l’origine de sa découverte de toute une littérature occultée
en France, œuvre de ceux qui, ayant laissé en Algérie le cercueil de trop des leurs, sont arrivés en métropole avec leur valise. C’est pour eux qu’il a fondé en 1997 les éditions Atlantis, nom allemand de l’Atlantide, l’île engloutie avec ses trésors disparus,
enfouis, mal connus qu’il faut ressusciter et sauver pour les générations futures.
Pour une première initiation à son catalogue, dont la collection France-Algérie est riche de plus de 50 titres, il nous propose d’en parcourir trois : le
plus ancien est une réédition, en 1999, du roman de Jean Pélégri Les Oliviers de la Justice écrit à chaud juste après avoir vu son père mourir de vieillesse en août 1955 , à Alger quelques
mois seulement après le début des “événements”. Il y rappelle son œuvre de colon, dans sa ferme de la Mitidja, ses souvenirs d’enfance et y discute les raisons que les “indigènes” ont de
se révolter. Publié en 1959 chez Gallimard (chose encore possible à l’époque), il avait fait l’objet d’une adaptation cinématographique sortie en mai 1962, juste après les accords
d’Evian. Le Sel des Andalouses (du nom d’une plage des environs d’Oran) de Maurice Calmein (2009) raconte le retour dans l’Algérie d’aujourd’hui d’un fils de colon qui avait rompu tout lien
avec son milieu d’origine. Bien accueilli de tous, résolu à s’y réimplanter, il y est tout de même agressé mortellement à la fin. Le Rêve assassiné de Maïa Alonso (2017) nous fait
vivre à Thiersville, bourgade de la région d’Oran, modernisée par 500 Européens qui y administrent la vie de 7000 musulmans. Ce “roman vrai” se termine en 1958 par l’assassinat du maire de
Thiersville, Félix Vallat et de son épouse Madeleine, très populaires et particulièrement engagés pour des réformes, par des musulmans en qui ils avaient toute confiance.
Ces trois auteurs écrivent pour la vérité historique et par piété filiale. Les fils lavent l’honneur des pères en répondant aux calomnies. La
conquête (dont ils n’étaient pas responsables, et qui a mis fin à la piraterie barbaresque et au vaste système d’esclavage instauré par les musulmans) n’a pas été pire que celle des
Romains, des Arabes, des Turcs qui se sont succédé sur ce territoire qui n’avait jamais connu l’indépendance. Eux-mêmes, migrants débarqués en Algérie, ne faisaient que fuir l’oppression ou
la misère. Non, la colonisation n’a pas été un “crime contre l’humanité” même si Jean Pélégri pense en 1957 qu’il aurait fallu rompre depuis longtemps avec le système colonial. Ils ont fait
“suer le burnous” ? La foule des candidats à l’embauche que Michel Pélégri disperse faute d’avoir du travail à leur donner, montre que le “burnous” n’était pas fâché d’échanger sa
“sueur” contre une paye. Et si la vieille Fatima, amie intime de Jean, vit dans son gourbi au sein d’un bidonville, il ne faut pas oublier que les petites maisons que Michel Pélégri avait
fait construire pour ses ouvriers étaient restées inoccupées parce qu’elles ne répondaient pas à leurs critères, et qu’en France aussi, il y avait du chômage et des taudis.
La leçon que nous laissent à méditer les Pieds-Noirs, est 1. qu’il n’y a pas de fatalité. Ces trois livres sont pleins d’anecdotes criantes de vérité montrant
des faits d’amitiés, d’estime mutuelle, de preuves d’affection entre musulmans et Européens. Il n’était pas “écrit” que les Pieds-Noirs seraient chassés et les harkis massacrés. Mais 2. que
certains actes libres, certains comportements, certaines occasions manquées engendrent des conséquences qui s’enchaîneront fatalement.
Des occasions manquées, nous en relèverons deux. De la première, les trois auteurs, athées ou peu religieux, semblent inconscients. Les migrants qui ont
colonisé l’Algérie, Français, Italiens, Espagnols, Maltais, étaient tous de formation catholique et ils se trouvaient en contact avec des musulmans illettrés qui n’avaient pas lu le Coran,
qui ignoraient qu’il leur était interdit de nouer amitié avec un infidèle, et avec une population kabyle qui n’avait pas oublié qu’elle avait été jadis chrétienne. Ces infidèles auraient pu,
par leur simple fréquentation quotidienne, évangéliser les colonisés. Mais il n’étaient plus catholiques que sociologiquement. Leur ferveur véritable n’allait qu’à la religion du progrès
scientifique et technique et du Paradis sur Terre. Ces grands vignerons n’ont pas eu l’idée de révéler à leur vendangeurs que le vin qu’ils produisaient et refusaient de boire pouvait devenir
le Sang du Christ, ni que le pain dont ils leur distribuaient des miches, pouvait devenir le corps du Christ. C’est ainsi que les colons les plus dévoués ont fait de leurs amis, les plus
intelligents des musulmans, non des chrétiens mais des communistes, leurs futurs assassins. Ils avaient oublié que “L’homme ne vit pas seulement de pain”. Ils ne prenaient pas au sérieux
l’avertissement du Père de Foucauld : “Si nous n’avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent
chrétiens”. Et ils furent chassés. Ils étaient le “sel de la Terre” mais “le sel avait perdu sa saveur et n’était plus bon qu’à être foulé aux pieds”. Et ils le furent.
La deuxième occasion manquée se présenta quand l’aviateur Félix Vallat, Michel Pélégri et les musulmans qui s’étaient engagés dans l’armée d’Afrique pour
libérer la France rentrèrent au pays. Ces Africains vainqueurs, qui “revenaient de loin”, avaient connu, en parfaite égalité, la fraternité des armes. On ne pourrait pas, enfin leur refuser
le statut d’égalité tant attendu et pour leur pays une large autonomie. Il n’en fut rien. Leur déception fut insupportable et ”une haine qui ressemble à l’amour” comme l’écrivain pied-noir
Jean Brune a titré le plus beau de ses romans (réédité également par Wolf Albes), engendra la suite…
D’autres occasions pourront-elles être saisies ? Un relatif optimisme peut naître de l’accueil reçu par Maurice Calmein dans cette Algérie où s’obstine à
résider un écrivain à l’esprit libre, le préfacier du Sel des Andalouses, Boualem Sansal. Mais pour les saisir, il faut les dons que Dieu fit en songe à Salomon : “le discernement, l’art
d’être attentif et de gouverner”… “ un cœur intelligent et sage”. Prions pour que Dieu les accorde aux gens qui nous gouvernent.
Félix partageait le point de vue de son cousin par alliance : – Cette terre, c’est notre royaume à tous. Et nous en sommes tous les seigneurs, c’est-à-dire les gardiens, les musulmans comme les Européens, avec nos coutumes et
nos traditions, les uns et les autres. Quelle belle mosaïque on forme ! Nous devons vivre en frères. Travailler ensemble, c’est seulement ainsi que nous deviendrons un peuple uni. Oui, c’est ce
labeur acharné qui nous trouve au lever du soleil dans nos champs, avec nos hommes, jusque tard dans la nuit, qui fait de nous des compagnons sans distinction de qui est qui. J’ai toujours
regardé le fellah comme un membre de ma famille dont je dois prendre soin parce qu’il est moins armé que moi dans notre monde. Je sais que Georges pense et agit comme moi. C’était connu que Félix joignait le geste à la parole, en particulier en faveur des petits fellahs. Georges tenait Félix en haute estime. Au-delà de la sympathie,
il existait entre eux une connivence dans leur façon de penser et d’être – pour le plus vif plaisir de Madeleine qui adorait son grand cousin. Leur état d’esprit était jugé irréaliste par
beaucoup qui lançaient d’incessants avertissements (...)
Quelques informations complémentaires
Félix Vallat et Ali Chekkal
Parrainage de Thiersville à Château du Loir (Sarthe)
Maïa Alonso est une romancière qui a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels « le papillon ensablé », « la Licorne », « le soleil
colonial »et « l’odyssée de grain de bled ». Autant d’ouvrages où apparaissent poésie et transcendance. Elle nous propose un nouvel ouvrage, certes un roman, mais surtout une
histoire vraie, celle de la famille Vallat en Algérie avant l’indépendance du pays. Histoire tragique, mais qui est aussi une recherche à caractère historique puisque l’auteur est allé à la
recherche de documents, de témoignages… Cet ouvrage est également une réflexion sur la présence française en Algérie. Il renvoie vers Albert Camus et son rêve d’une Algérie fraternelle et
autonome, rêve qu’une guerre civile a fini par effacer… Roger Vétillard, historien de l’Algérie s’est entretenu avec elle.
Roger Vétillard : Votre 5ème roman publié aux éditions Atlantis « Le Rêve assassiné » est certes un roman, mais c’est aussi de l’Histoire. Peut-on
dire qu’il s’agit d’un roman historique ? Pouvez-vous nous narrer sa gestation, comment cette idée vous est-elle venue et comment l’avez-vous menée à bien ? Maïa Alonso : Je préfère la formulation roman-vrai à roman historique, pour la marge de liberté de l’expression que cela permet. Mais le travail de
documentation est tout aussi exigeant et rigoureux. J’ai porté cette histoire tragique en moi toute ma vie. Les victimes apparaissent en filigrane dans d’autres romans de fictions que j’ai
écrits. Les trois enfants du couple étaient devenus mes petits voisins après l’assassinat en 1958 qui avait tant marqué notre région. En les retrouvant en 2015, c’est en échangeant sur le
passé que j’ai eu envie de retracer la vie de leur père, un homme de fraternité. Et cela répondait aussi à leur attente.
Mais ce qui m’a vraiment décidée, c’est un article sur Internet publié par un Algérien qui évoquait ces événements en accusant Félix Vallat, « ce
sinistre colon », d’avoir pratiqué la torture dans sa ferme ! Il fallait rétablir la réalité et pour cela partir à la pêche d’informations auprès de ceux qui l’avaient connu,
mais aussi au travers d’une masse importante d’archives conservées religieusement par la famille. J’ai été merveilleusement aidée dans ma quête par les frères Vallat … et aussi par Madeleine,
l’épouse de Félix qui a laissé un grand nombre d’écrits, lettres, notes, journal. Si bien que j’en ai fait le personnage central et regardé Félix avec ses yeux. Félix était un orateur. Il n’a
quasiment laissé aucun écrit en dehors de sa lettre de « non-demande en mariage » aux parents de Madeleine !
Pendant une année j’ai suivi leurs traces, parcouru bien des régions de France, fouiné au CDHA et aux Archives d’Aix… une véritable enquête policière,
engrangeant une foule de notes et de documents, de témoignages enregistrés, et en novembre dernier, je me suis lancée, j’étais tellement imprégnée de leur vie que le roman s’est déroulé par
séquence devant mes yeux et j’ai retranscrit ce que je « voyais », comme un film. Et comme un film, j’ai écrit les scènes-chapitres dans le désordre. Et puis j’ai procédé
au montage. Il me fallait être vigilante car il y avait des répétitions, des redites. Ensuite, c’est le travail du romancier qui apporte la touche finale…
L’histoire tragique de la famille Vallat et celle de Félix et de Madeleine son épouse, héros de ce roman qui incarnait une volonté de rapprochement
des communautés et sera avec son épouse pour cette raison tué par le FLN, peut apparaître, à ceux qui n’ont pas connu l’Algérie lors de sa période française, comme une exception. Mais
était-ce vraiment le cas ? Je ne le pense pas. Dans mon enquête ou ma quête, j’ai rencontré des Français d’Algérie chez qui ce drame éveillait l’écho d’autres drames analogues vécus dans
leurs familles, des gens avaient été tués alors qu’ils étaient connus pour leur bienveillance et leur amitié interconfessionnelle. Mais de même que dans cet article sur Internet accusant
Félix Vallat d’être un sinistre colon, on a noirci à souhait bien des Européens afin de présenter les terroristes comme des justiciers et ainsi transformer les crimes terribles en actes de
bravoures. Théorie adoptée par beaucoup en France, car ainsi on excusait le parjure du général. C’est la fameuse phrase de Sartre citée dans la préface par les frères Vallat :
« abattre un Européen c’est supprimer un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ».
Le journal intime de Madeleine est comme le fil rouge de cette histoire. Il permet de savoir ce qu’on ne pourrait que suggérer s’il n’existait pas.
Mais y avez-vous eu accès ou l’avez-vous imaginé? Et, dans ce cas, certains passages plus privés ont-ils été laissés de côté ? J’ai imaginé le journal de Madeleine à partir de ses très nombreuses lettres. Donc tout y est véridique, quand elle s’exprime… ou presque. J’ai eu parfois (mais
de façon très mesurée) besoin d’ajouter mon souffle poétique. Elle a cependant bien tenu un journal pour y annoter ses observations sur l’évolution de ses trois garçons, leurs progrès, leurs
maladies, leurs bêtises. J’ai volontairement peu utilisé ses notes. Cela reste entre elle et ses fils.
Par contre, il s’est produit quelque chose de mystérieux au sujet du dernier chapitre, « le Rêve ». C’est le tout premier texte que j’ai
écrit dès que j’ai eu l’intention de faire ce travail. Je me suis réveillée au milieu de la nuit avec l’impulsion impérative d’écrire et j’ai « prêté » ma main et mon
esprit à … Madeleine. Elle s’adresse à ses fils avec bien sûr ce que je savais d’eux. J’ai hésité longtemps à inclure ce texte car j’appréhendais la charge émotionnelle pour ses garçons. Mais
c’était le désir de Madeleine, on ne résiste pas à Madeleine ! …
Quand on vous lit, on comprend que les préceptes musulmans ont pu être au centre des oppositions entre les pieds-noirs et les musulmans. Cela vous
semble-t-il, à la lueur de vos souvenirs et de votre vécu, une réalité importante ? Bien sûr ! Cela conditionnait complètement la vie sociale et politique. Si la communauté juive, dont la présence au Maghreb était antérieure à celle des
Arabes, n’hésita pas à accepter sa naturalisation, il en fut différemment pour les musulmans, de 1830 à 1962, car en acceptant la nationalité française, il leur fallait adopter la loi
française, une condition incontournable voulue par Paris (d’où les deux collèges, notamment). Les oulémas s’y sont farouchement opposés : impossible de déroger à la charia sans devenir
apostat et donc traître à l’Islam. Mais dans le bled, là où fellahs et petits colons partageaient la même misère (ça, je l’ai vécu), est-ce que les Européens en étaient bien conscients ?
Il y avait chez eux une naïveté mâtinée de paternalisme regrettable qui conduisait à une confiance aveugle, et bien souvent ils en sont morts. Un vers de Victor Hugo traduit bien le drame de
l’incompréhension entre les deux communautés : « l’affront que l’offenseur oublie en insensé, vit et toujours demeure au cœur de l’offensé » (Hernani) C’est ce que
j’ai voulu mettre en lumière dans le monologue de Mokhtar, l’ami qui va trahir aux yeux des Européens mais rendre justice aux yeux des musulmans… A chacun sa part de vérité.
Quant à moi, dont plusieurs membres de la famille ont vécu dans les villages des hauts-plateaux, j’ai retrouvé en vous lisant des souvenirs proches
des scènes que vous relatez. Et, je me suis posé cette question : les relations inter-communautaires dans l’Algérie d’avant 1962, n’étaient-elles pas différentes dans les grandes villes,
comme Alger ou Oran, de celle des villages et des campagnes où la proximité entre les populations était plus étroite? Absolument. C’est une jeune oranaise, il y a de cela bien des années, qui m’a ouvert les yeux sur cette autre réalité des relations intercommunautaires en
ville. Elle me disait en m’écoutant parler, j’étais alors présidente fondatrice du Cercle Algérianiste d’Auch (32) et passionnée par notre épopée : « Je n’ai jamais parlé avec
un Arabe, à Oran ! » et de ce fait elle croyait dur comme fer à la ségrégation sur le mode Afrique du Sud. J’étais stupéfaite, moi qui avais grandi parmi les musulmans et bien
sûr les Européens dans mon village de Dominique-Luciani. Mon père parlait arabe avec ses frères. En fait ils commençaient leur conversation en français, embrayaient sur l’espagnol et
poursuivaient en arabe… et cela, même une fois établis en France.
Maia Alonso, Le rêve assassiné, Atlantis éd., 243p, 2017, 15€
parRoger Vétillard, historien
Maia Alonso nous propose un nouvel ouvrage. Il n’a pas tout à fait la même respiration que ses précédentes publications, il est plus réaliste, très documenté, mais
il conserve un côté poétique et imagé qu’elle aime donner à ses écrits.
C’est l’histoire vraie de Félix Vallat, maire dans les années 1950 d’une petite commune de la plaine du Ghriss à 300 km au Sud-Ouest d’Alger. Histoire
dramatique, puisquele héros et Madeleine, son épouse seront assassinés un soir d’avril 1958 par les hommes de l’ALN. Leurs trois enfants échappent miraculeusement à la mort.
Félix Vallat voulait rapprocher les communautés de son cher pays, il a œuvré pendant une douzaine d’années pour cela. Il ne ménageait ni son temps, ni son
argent pour tenter d’y parvenir. Il engageait ses amis dans cette action. Mais les pesanteurs sociales, politiques et religieuses se sont opposées à cette mission et ont choisi de
l’éliminer.
L’auteur nous emmène dans le quotidien de cet édile pas comme beaucoup d’autres. Elle nous fait visiter cette région de
Mascara, le village de Thiersville, village de France, où il faisait bon vivre mais où les « événements » ont troublé la sérénité de la
petite cité. Pour cela, elle est allée aux sources de cette histoire, elle a rencontré les témoins, consulté les documents, les archives et a obtenu la collaboration de la famille Vallat et celle des anciens du village. Cela nous donne un roman historique avec beaucoup d’anecdotes et de photographies. Une œuvre remarquable, triste et vraie,
que les lecteurs apprécieront d’autant que sa lecture est particulièrement aisée et agréable.
Maïa Alonso, qui porte toujours dans son cœur son Algérie natale, publie son cinquième livre «Le Rêve assassiné». Rêve d'une Algérie multiethnique que
défendaient Félix et Madeleine, le couple assassiné dont Maïa fréquente les enfants.
Maïa Alonso l'affirme : «C'est mon dernier livre sur l'Algérie, j'ai fait une sorte de thérapie». Dans ce «dernier» livre, son cinquième, avec pour décor et
bien davantage l'Algérie où elle est née et dont elle souffrira jusqu'à la fin de ses jours d'avoir dû en partir, la Samatanaise raconte un épisode (et les acteurs) du «rêve assassiné d'une
Algérie nouvelle». En avril 1958, Félix Vallat, maire de Thiersville, et son épouse Madeleine, institutrice, furent assassinés par le FLN. «Cette nuit-là, ce n'était ni l'ingénieur agricole, ni
l'ancien pilote de la RAF qui était visé. C'était ce véritable apôtre du rapprochement franco-musulman qui dérangeait les nationalistes algériens et qu'il fallait éliminer avec toute sa famille.
Avec eux, ils ont assassiné le rêve d'une Algérie nouvelle, une Algérie autonome, fraternelle, multiethnique et tolérante, liée étroitement à la France. L'Algérie dont rêvait aussi Albert Camus»,
affirme Maïa Alonso qui regrette avec tant d'autres «que l'Algérie n'ait pas eu son Nelson Mandela».
Un roman vrai…
Félix et Madeleine furent assassinés mais leurs trois fils survécurent et cinquante ans plus tard, Maïa les a retrouvés, écoutés, interviewés. Autant de
souvenirs, de témoignages et d'archives qui ont permis à l'auteure d'écrire ce «romain vrai» avec pour ambition, celle de «faire entendre la voix de tous les acteurs de ce drame, même celui de
Mokhtar Boucif, commanditaire de cet odieux assassinat, l'un des proches amis musulmans de Félix Vallat». Un «roman vrai» dans lequel «si la terreur du FLN est montrée du doigt, la vengeance à
laquelle certains, désespérés, se sont livrés par la suite, n'est pas moins occultée». La cohabitation pacifique en terre d'islam restera-t-elle toujours un rêve ? se demande Maïa Alonso pour qui
ce roman est d'une actualité brûlante. Tellement que son éditeur qui dit attendre avec «impatience» le jugement des lecteurs algériens conclut : «C'est avec la même impatience que j'attends le
manuscrit pour «Un autre rêve assassiné». Écrit, cette fois-ci, par un auteur algérien».
« Le Rêve assassiné » de Maïa Alonso, EditionsAtlantiS, 22 €. De la même auteure : « L'Odyssée de Grain de Bled en terre d'Ifriqiya » (2013), « Le Soleil
colonial » (2014), « Les Enfants de la Licorne » (2015), « Le Papillon ensablé » (2016).
Article de presse de Roger Fix : Soirée de présentation et de dédicace à la médiathèque. Ce mardi 8 août en soirée, la romancière Maïa Alonso avait convié témoins, amis, admirateurs et tout public à une soirée dédiée à son dernier livre « Le Rêve
assassiné » né d’un souvenir d’enfance. La romancière traite cette biographie avec l’habileté, suivant « sa lumière bleue» nous dira-t-elle et sa plume semble faire le reste, traitant une histoire vécue
où quelques témoins sont encore là, les anecdotes rapportées résonnent encore dans les poitrines des acteurs et spectateurs réunis ce soir dans ce reflet du vécu, à l’occasion de la sortie de sa
dernière œuvre « Le Rêve assassiné » qui s’est vu attribuer le Prix 2017 de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, et combats du Maroc et Tunisie » au titre du devoir de
mémoire. L’auteur fait de cette biographie, un roman, un vrai film sur la vie au quotidien d’un maire dans la région de Mascara, au village de Thiersville, et ce soir
l’auteur devenu oratrice nous a fait revivre la vie de cette famille Vallat dans la lecture de paragraphes particulièrement émouvants. Pour le reste, il vous faut la lire, la relire, pour revivre ses moments heureux puis tragiques, sa lecture est particulièrement coulante et altruiste pour
ressentir le vécu de cette famille, parmi tant d’autres, victime de la bêtise d’autres hommes dans les tragiques épisodes de cette sale guerre d’Algérie comme il est rapporté par de nombreux
historiens. Le lunch final a permis un échange avec le fils du héros du livre, l’auteur, lecteurs et futurs lecteurs dans une ambiance chaleureuse. Souhaitons à Maïa notre
correspondante de presse locale, un succès grandissant puisque déjà reconnu.
Bravo ! Félicitations à Maïa Alonso. Ce prix est vraiment mérité. Merci à ceux qui ont su lire et voir dans ses mots une plume pleine de grâce et de vérité.
L'émotion est là, dans tous ces livres. Encore Bravo et Merci.
Je connais Maïa Alonso depuis quelques années déjà. Nous avons eu la chance de partager des
instants chaleureux à Lectour dans le Gers, où je venais jouer autour de la Saint Jacques sur le chemin de Compostelle
Elle, Pied-Noir d'Algérie et moi, enracinée à cette terre par mon grand-père Saïd de Borgj Bou
Arreridj. Tout aurait pu nous opposer, nous déchirer, ( Lettre à Saïd http://www.terragalice.org/lettre-a-said ). Mais voilà ! Nous sommes devenues amies, attachées tant l'une que l'autre au devoir de mémoire qui
nous anime avec force et conviction. Nous connaissons nos différences et les respectons. Nous n'avons pas la même histoire et alors ? Nous sommes avant tout des êtresde paix et avons en commun l'amour des mots, le sens du beau et l'envie de partager simplement ce que nous sommes. Je salue ici l'amie. Je lui reconnais une plume
incroyablement sensible, pleine d'émotion et de poésie. Ce prix n'est que le début d'une reconnaissance mérité.
Yves NIEMANT.
Bonjour MaHïa,
Je viens de terminer ton livre : « Le rêve assassiné », un titre qui nous va à tous comme un gant, nous les Pieds Noirs de cette Algérie
comme l’a voulait Félix VALLAT qui avait tout compris avant les autres.! Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec la Nouvelle Calédonie.
Nous avons dû quitter l’Algérie en y laissant aussi, pour chacun d’entre nous, notre frère Ali et notre traître Mokhdar… J’ai pleuré plusieurs
fois en te lisant… j’ai imaginé la somme de travail pour récolter toutes ces informations et ces témoignages qui ton permis de réaliser un magnifique film témoin de cette belle vie que nous avons
vécue et des horreurs que des gens de bien, comme le couple VALLAT, ont subi. J’imagine aussi, les membres de cette famille en train de te lire… surtout les plus jeunes qui n’ont pas connu
l’Algérie de leurs aïeux… Je suis admiratif de ce travail que tu as fait en mettant leur tragique histoire en mots comme toi seule sait le faire….tu y as fait revivre des moments, des scènes, des
ambiances, des atmosphères que de nombreux lecteurs n’auront connues que grâce à toi. En ce qui me concerne, même les senteurs et les bruits de la ferme et du village sont revenus à mes
oreilles…. Y compris, malheureusement, le fracas de l’embuscade comme mon grand-père paternel a connue sur sa propriété pour me l’avoir relatée car, lui, il a eu la vie sauve ! j’avais 9 ans
!
Tu es une artiste, MaHïa !
Je te remercie pour la belle dédicace qui orne la page 3 de mon exemplaire.
Je ne sais si nous nous verrons un jour. Je dois t’avouer que j’en rêve depuis que Jo m’a parlé de toi… je t’imaginais et te voyais dans
l’acier bleu de ces yeux.
Je t’embrase de tout mon cœur.
Et chapeau pour ce bel hommage que tu as rendu au couple et la famille VALLAT.
Je t’embrasse très fort.
Yves NIEMANT.
Denis Kremer, psychanalyste
Chère Madame. Je vous remercie pour votre réponse et en particulier j'ai lu avec intérêt l'article de Mr S* B*, article qui une nouvelle fois me renforce dans l'opinion de
l'immense difficulté qu'ont les dirigeants algériens et un grand nombre des intellectuels de ce pays a assumer leur indépendance. D'un côté leur désir d'accéder à l'indépendance était tout à fait
légitime et devait être l'aboutissement d'une politique coloniale bien conduite, hélas ternie par une guerre qui ne fut pas une page de gloire de la France, guerre qu'à son corps défendant elle a
subi mais, une nouvelle fois hélas, n'a pas su éviter. On peut dire que dans le domaine psychologique la victoire du FLN a été totale: l'armée a subi, les Pieds-Noirs ont subi et sont tombés à
pieds joints dans le piège des provocations en répondant au terrorisme par du contre terrorisme. D'un autre côté l'attachement de la population musulmane à la France et aux valeurs
humanistes qu'elle portait a généré chez eux une très forte culpabilité. Elle apparaît très clairement dans ce texte et en le lisant avec attention on constate, au delà des affirmations
totalement démenties par les documents que vous produisez, qu'à plusieurs moments il rend un hommage assez appuyé, bien qu'inconscient, à cette colonisation. Le peuple algérien aujourd'hui, dans
une proportion non négligeable, peut-être majoritaire, regrette la France, et au minimum le départ des Pieds-Noirs. Tous les témoignages de gens dignes de foi, comme ceux de Roger Vétillard, mais
aussi des Pieds-Noirs qui continuent à faire le voyage mémoriel vont dans ce sens. Plus les rares témoignages d'Algériens. Quelque part on est dans le mécanisme de l’œdipe, si tenant qu'on parle de mère patrie, de père du peuple. Comment couper le cordon ombilical avec une mère ou un
père qu'on aime? C'est pourquoi ces dirigeants, ces intellectuels ont un besoin si pressant d'une repentance de la France. Sans cette repentance, ils ne pourront pas s'affranchir de leur
culpabilité. En psychanalyse on parle de compensation: je n'ai plus à me sentir coupable de ce que j'ai fait puisque la France avoue ses crimes.***
Concernant Mokthar Boucif, ce qu'écrit Mr B* donne à penser que votre présentation de ce personnage est juste, et me confirme dans l'opinion que le remord de son
acte a engendré chez lui une culpabilité si forte qu'elle ne pouvait se résoudre que dans la mort. L'obséquiosité de son comportement lors des obsèques des époux Vallat illustre cette
culpabilité. Chez lui très probablement une démarche sincère et en même temps un mécanisme d'annulation rétro active: en se comportant en ami bienveillant pour les enfants Vallat, en affectant
une douleur très grande, il diminue sa culpabilité. Là encore la psychanalyse parle d'un compromis réussi: sa douleur, sa sollicitude annulent son acte. (...)
J'ai 70 ans, mais je suis encore un jeune psychanalyste et donc toujours en
supervision. Mercredi dernier, j'étais en supervision et je racontais au superviseur la mort des époux Vallat et mon hypothèse sur la culpabilité ressentie par Mokhtar Boucif et sa recherche de
la mort pour s'en délivrer. Lui racontant aussi l'histoire de Serge et Mohamed, disant que pour Mohamed je formulais la même hypothèse, le superviseur a lâché cette phrase à propos des
vantardises de Mohamed: "Punissez moi pour ce que j'ai fait"***. Par contre plus qu'Abraham immolant son fils sur l'autel de son idéal, mon superviseur pense plutôt à Abel et Caïn pour expliquer
les gestes de Mokthar Boucif et Mohamed. C'est vrai que le mythe d'Abel et Caïn a fait l'objet d'une thèse de psychanalyse très remarquée. Je le dis souvent, l'ai écrit sur Internet m'adressant aux faussaires de notre histoire qui la noircissent à souhait: "Est-ce à dire que si la colonisation avait
été vertueuse, seuls des ingrats et de bien tristes personnes pouvaient souhaiter l'indépendance de l'Algérie?" *** un correspondant Algérien me racontant comment au village ils avaient tué Popaul dans les jours qui ont suivi l'indépendance, m'a écrit: "il nous arrive encore
d'en parler au village et nous avons honte de ce que nous avons fait". Ce même jour de pogrom au village contre les Pieds-Noirs, un autre arabe sauvait la vie de mon cousin Prosper en le
cachant chez lui. Cordialement Denis Kremer, 19/10/2017
Marie-Thérèse Boyer
Philippe Garcia, auteur et humaniste en activité - 12.10.2017
Chère Maïa, chers Messieurs Bernard, Paul et Jean Vallat,
Je viens de terminer la lecture de votre livre, Maïa ; l histoire de votre famille
Messieurs.
Une fois de plus, votre écriture m’a enchanté, Maïa. Sobre et efficace dans les moments difficiles.
Subtile et romantique dans les moments de plus grande intimité. Elégante s’il ne fallait qu’un mot.
Une fois de plus, vous avez réveillé en moi mes souvenirs enfouis de cette terre d’Algérie ; vous
m’apprenez à la connaitre, moi qui n’ait jamais réellement pu en savoir par ma famille trop vite disparue.
Sans jamais vous avoir rencontrée, au travers de vos livres, vous tenez pour moi une place importante
.
Cette lecture est très particulière à mes yeux. Vous rapportez délicatement une tragique et magnifique
saga familiale ; de celles qui nourrissent une vie. De celles qui me transportent. Qui, à mes yeux, subliment l’homme.
J’ai lu ces lignes dans lesquelles vous ne manquez jamais de citer Camus, alors que la peste, jusque-là
circonscrite à la province, a envahi Tananarive où je vis et que les victimes se comptent aujourd’hui par dizaines. Elle est là, à portée de voix alors que je vous écris.
J’y ai lu la vie palpitante et la mort tragique d’un couple qui à lui seul symbolise tant de nobles
valeurs. Madame Vallat, institutrice de l’école de la république en terre algérienne et maman comblée et attentive jusqu'au dernier instant ; Monsieur Vallat, agriculteur comme le fut toute ma
famille en Algérie, homme politique visionnaire et entrepreneur jusqu’au plus profond de son âme. Ancien combattant aussi alors que mon père se battait, dans le même temps, sur les flancs du
Monte Cassino où il était blessé aux côtés de ses tirailleurs algériens. Un couple magnifique qui fit œuvre utile ; un homme et une femme qui, côte à côte dans la même voiture, au même
moment, au même endroit, expirèrent leur dernier souffle de vie. Comme mon père et ma mère sur cette route de France un jour funeste d’avril 1970.
Et puis, il y a ce que vous faites dire à Madeleine Vallat, Maïa, «... Ce que vous êtes devenus,
mes trésors, c'est folie de le dire mais c'est à cette terrible nuit du 8 avril 1958 que vous le devez...». Une intime réflexion que je me suis toujours faite sur mon propre destin. Ce «A
toute chose malheur est bon » que je n’ai jamais osé exprimer de vive voix, qui fut pour moi une philosophie de vie, et qui m’aida à toujours garder la tête hors de l’eau. Cette
déclaration posthume faite par cette maman à ses enfants, je l’ai sans doute toujours espérée de ma propre mère. Cet autre échange que vous raportait dans le chapitre « Huit-Clos » sera
à lire et à relire. Il nous en dit tant. Enfin, parmi tant de traits communs qui m'unissent aux frères Vallat, cette pose que vous fit prendre votre Maman, Messieurs, dans vos tenues de petits
matelos; la même que nous fit prendre notre mère, à mes deux frères et moi, sans doute dans les années 58 ou 59, à Cherchell, sur les marches du phare.
Je mesure Messieurs combien cette tragédie dont vous avez été les victimes directes a pu durablement et
profondément marqué vos vies. Je sais aussi combien ces deux disparitions peuvent aujourd’hui occuper vos vies.
Je veux simplement vous dire que ce livre me fait aimer vos parents. Pour leur oeuvre immense en une
vie si courte.
Je vous salue très amicalement, et remercie Maïa de m’avoir fait vous connaitre ainsi que vos parents
qui, par ce livre, sont entrés dans la mémoire collective. Quel que soit l’accueil public réservé à cet ouvrage.
Je m’incline humblement à la mémoire de Félix et Madeleine, les remercie respectueusement d’avoir œuvré
ainsi à la réconciliation de deux peuples jusqu’à en mourir, et vous félicite très sincèrement, Messieurs, pour vos chemins respectifs que vous avez su tracer malgré cette cruelle absence.
J'ai lu avec grand intérêt et une certaine émotion votre dernier livre. Comme dans le livre de Roger Vétillard votre livre vient faire écho à des situations
vécues et ça doit être le cas pour beaucoup de Pieds-Noirs qui vous lisent. Pour ma part, j'ai connu plus de colons "comme Georges Mauriès" que de colons qui ne l'étaient pas. En particulier mon
oncle André, colon à Tizi, qui lui a été prévenu par ses ouvriers. Pour la première fois, je lis un livre qui dit une vérité poignante, sans jugement de valeur et décrivant les souffrances subies
par les deux communautés, l'indigène ayant beaucoup souffert. Que de fois n'ai-je entendu ma mère dire: "Les Arabes sont bien à plaindre parce qu'ils souffrent plus que nous."
Je voudrais vous poser une question à propos de la confession de Mokhtar Boucif. S'agit-il d'une attitude que vous prêtez à l'intéressé ou une reconstitution
que vous faites à partir de documents qu'il aurait laissés ou de témoignages recueillis? Je penche plutôt pour la seconde hypothèse tant votre roman est un roman vrai. Mokthar Boucif est alors un
cas clinique de psychanalyse très intéressant. C'est typiquement ce qu'on appelle une annulation rétroactive. La confession vient amoindrir le remord: en le confessant c'est comme si on ne
l'avait pas fait. Mais chez Boucif la culpabilité, le conflit psychologique entre son moi de militant communiste et son surmoi de meilleur ami n'ont pas de solution. Il a immolé son ami Vallat
sur l'autel de l'indépendance de l'Algérie comme Abraham était prêt à immoler son fils sur l'autel de sa religion, c'est à dire par soumission inconditionnelle à ce que Lacan a appelé "la loi du
Père." Sa culpabilité très forte et en même temps son engagement pour la lutte contre l'occupant expliquent son attitude après l'attentat, faite autant de remord et de compassion, probablement
sincères, que d'obséquiosité. Pour lui, la mort qu'il appelait dans sa confession fut sûrement une délivrance, car seule solution à ce conflit terrible qui l'habitait.
merci pour ce magnifique livre.
D. Kremer
Psycho praticien
"Maïa, je vous remercie pour cette gentille dédicace. Ne soyez pas désolée pour "ce retard dans l'envoi de la commande", cette attente a permis de voir grandir le
désir de découvriri "Le rêve assassiné". Bien entendu, devant ces événements tragiques l'émotion était là, mais je retiendrai l'action admirable de ces pionniers qui ont essayé de construire une
belle Algérie et également la manière tellement féminine, délicate, de décrire le couple Madeleine-Félix. Votre livre tient une place bien en vue dans ma petite bibliothèque. Ainsi mon fils
comprendra mieux cette période de l'Algérie française. A très bientôt. Amitiés d'un Oranais".
Fernand Candéca (Carbonne) (page recto ci avant)
Serge Launay,auteur et
psychanalyste
Maïa Alonso est douée. Son écriture est claire, limpide, poétique, sans fioritures inutiles. Et
quel prodigieux travail de collection des données ! Ce livre (en tant que témoignage) est une réussite. J'ai retrouvé en le lisant de profondes émotions. J'y ai découvert les fondements mêmes du
rêve camusien de Félix, qu'il a porté sans faillir, jusqu'à y sacrifier sa vie.
A titre plus personnel, je me suis efforcé de lire avec l'état d'esprit du petit "patos" de six ans
tout juste débarqué de sa Normandie natale et soudain tombé dans ce monde étrange pour lui, à peu près comme un extra terrestre débarqué d'une autre planète. En ce sens, soixante années plus
tard, j'ai dévoré toutes ces impressions dont beaucoup m'étaient encore inconnues. Au fil des mots, des liens se tissaient, un incessant va et vient dans l'espace et dans le temps s'opérait en
moi. Ce livre restera à jamais dans ma bibliothèque comme le témoin d'un pan essentiel de mon histoire, ma part algérienne.
J'ai apprécié dans l'avant propos, signé par les frères Vallat, la référence fondamentale à la
subtilité d'un Camus qui a été, est et restera un de mes auteurs favoris, un des tous premiers.
J'ai apprécié également la post face de l'éditeur, mesurée, équilibrée, orientée vers la
reconnaissance des souffrances de l'autre, toutes les souffrances, dans cette tragédie algérienne
En une phrase, "le rêve assassiné" a
rejoint les livres les plus importants pour moi dans ma bibliothèque.
Michèle Perret, écrivaine
Dans la nuit du 8 avril 1958, en rentrant de leur ferme, Félix Vallat, maire
de Thiersville et son épouse, Madeleine, institutrice, furent assassinés par un commando du FLN. Et c'est cette histoire vraie que la romancière Maia Alonso, amie d'enfance des enfants du couple,
a entrepris de raconter sur leur demande. Travail minutieux de journaliste. Quantité de documents ont été mis à sa disposition, lettres, photos, journaux intimes, coupures de presse, tout ce que
les enfants avaient recueilli et conservé. Elle a aussi pu rencontrer tous les témoins encore en vie. Il en résulte un livre qui, s'il n'a pas le charme poétique de ses autres romans, est
infiniment précieux au plan documentaire. On a vu publier de nombreux souvenirs de jeunesse de cette époque, mais on trouve dans ce livre, menée avec beaucoup de talent et d'empathie, la
reconstitution minutieuse de deux vies, avec leurs lumières et leurs ombres. Vies ordinaires, même si Félix, assez flamboyant, s'était engagé à fond dans les affaires municipales. Pas de fastes
tapageurs, pas d'engagements tonitruants – juste ce que fut la vie simple, honnête et somme toute naïve d'un homme et d'une femme pris, à contre-courant, dans le tourbillon d'une histoire qui les
dépassait. L'ouvrage reconstitue leurs deux vies, amours, espoirs, voyages, enfants, projets, emménagements et que sais-je encore et me semble, à ce titre, un document précieux sur ce que fut la
vie, il y a plus de soixante ans, de ces français d'Algérie des années cinquante, tels qu'en eux-mêmes. Une femme attachante, un homme idéaliste et combatif : Madeleine et Félix croyaient au
bonheur, au travail, à la famille et à l'amitié, à l'amélioration du sort de leurs concitoyens, à l'éducation et à la coexistence harmonieuse des communautés. Que pouvaient-ils face aux forces en
présence, aux idéologies, aux rapacités internationales ? Face aux frustrations, aux rejets aux colères, aux exactions, à l'engrenage de la violence. Face enfin à ce qu'on a appelé alors « le
vent de l'histoire ». Et survient l'attentat, dans toute son horreur, raconté avec une grande sobriété. C'était un mois avant le 13 mai 1958 : la guerre d'Algérie ne faisait que
commencer et le pays avait encore bien des heures douloureuses à vivre. Il se trouve que je les connaissais. (Consulter sur Babélio)
Merci pour le livre, c'est avec un immense plaisir et beaucoup d'émotions que je l'ai lu.
Bravo à toi, et toutes mes félicitations pour le travail que tu as effectué, je connaissais une petite partie de l'histoire et j'ai découvert toute le
reste.
Encore BRAVO ET MERCI - Arlette Jaen
Extrait du commentaire de Catherine sur son blog :
Ce beau livre est le témoignage poignant d'un engagement d'idéaux livrés avec persévérance et courage. L'amour d'une Terre y domine, l'amour et le respect de
l’autre y domine. L'amour tout court y domine. Nous devons lire ce livre. Nos jeunes gens doivent lire ce livre.
L’épilogue écrite par Maïa ALONSO est bouleversante.
Le rêve assassiné présenté sur le blog POPODORAN - Merci Roger !
Reine RoyOn ne sort pas indemne
de cette lecture parce que le drame de la famille Vallat entre en résonance avec celui de milliers de familles. Merci pour ce roman vrai,Maïa Alonso. Toute personne ayant vécu sur cette terre d'Algérie saura se retrouver dans ce témoignage fidèle de beauté et de
violence, de rires et de larmes, de fraternité et de trahison.
Colette Jaen (dimanche, 04 juin 2017 20:10)
Enfant de Mascara je connaissais cette terrible histoire vécue par la famille Vallat (assassinée 12 jours avant mes 2 oncles dans des circonstances similaires)
Aujourd'hui Maia nous restitue de sa plume précise ce récit où malgré la violence et la cruauté s'entremèlent l'amour et la haine. Son ouvrage se veut impartial contrairement aux propagateurs
d'idées préconçues selon lesquelles le peuple algérien a dû supporter un colonialisme brutal et qui salissent la mémoire de nos ancètres. Madeleine et Felix Vallat ont œuvré toute leur courte vie
pour une fraternité franco-musulmane et ils en sont morts. Merci Maia pour ce beau témoignage vibrant d'amour, de souffrance et de vérité, chacun de nous devrait avoir dans sa bibliothèque "le
rêve assassiné" : un passage de notre histoire à transmettre absolument à nos enfants.
Jean-Marc Delmarre
11 juillet 2017
Ce livre est vrai, authentique. Je me suis retrouvé dans la famille Grégoire à Batna. Ils m' avaient
invités avant que je rentre. [...] . J'ai tout aimé mais entre la page 187 et 192, c-est exceptionnel ! Tout est dit. C'est très bien écrit. Tout y est bien dit. J'ai vraiment bien aimé lire ce
livre.